La situation des francophones de Bytown avant 1852
La population française de ByTown se trouvait au milieu du siècle dernier, dans une situation assez difficile. Joe Montferrand n’était plus là pour la défendre contre les Anglais, les Irlandais, les Écossais et les chêneurs venus d’Europe (qui s’acharnaient à assassiner les Canadiens) et autres assommeurs en goguette ; les forts à bras de Sorel se faisaient de plus en plus rares.

Les prétextes ne manquaient pas. En septembre 1849 arrivèrent les évènements du Stoney Monday à ByTown suite à l’adoption de la loi d’indemnisation pour le Bas-Canada de février 1849. Celui qu’on trouva en 1851 fut d’exclure les Canadiens français d’un cabinet de lecture que les citoyens venaient de fonder en commun.

Les Canadiens français de By-Town n’avaient en ce temps-là ni alliés ni chefs. En revanche, ils avaient la Saint-Jean-Baptiste, que venait de fonder le journaliste Ludger Duvernay le 8 mars 1834. S’inspirant de la Saint-Jean-Baptiste de Montréal, ils fondèrent en 1852 l’Institut canadien d’Ottawa.

1852
Fondation du Cercle littéraire de langue française de Bytown par Joseph-Balsora Turgeon

Né à Terrebonne, Bas-Canada, vers 1810, il arrive à Bytown en 1836 à l’âge de 26 ans. Il exerce le métier de forgeron, travaille dans l’industrie du bois et s’associe à un commerce de voitures. En 1844, il fait partie de la fanfare appelée « Les musiciens de Bytown » que dirige Paul Favreau, la première que l’on ait organisée à Bytown.

Membre fondateur d’un cabinet de lecture fondé en 1847 par un M. Powell, il proteste avec véhémence quand on propose l’exclusion des Canadiens français. En quittant la salle avec ses compatriotes, il annonce qu’il fondera un cercle littéraire qui survivra longtemps après la disparition du cabinet. Il est élu conseiller du quartier nord de la ville en avril 1848, succédant à Jean Bédard, et aussi en 1849, puis nommé premier magistrat (juge de paix) de Bytown en 1849. C’est en cette qualité qu’il tente d’apaiser la foule à la mémorable assemblée du marché By, le 17 septembre 1849, qui dégénère en une sanglante bagarre entre Canadiens français et Canadiens anglais, journée que l’on a par la suite appelé le « Stony Monday ». Il est élu conseiller du quartier centre en 1852. Il est également membre fondateur de la Société Saint-Jean-Baptiste en 1852. À l’occasion de la célébration de la fête de Saint-Jean-Baptiste en 1852, il fonde le « cercle littéraire » qui deviendra l’Institut canadien-français d’Ottawa.

Après avoir été élu premier président de ce cercle en juin 1852, il est choisi parmi les membres du conseil de ville maire de Bytown le 17 janvier 1853 pour un mandat d’un an, comme c’est alors la coutume. C’est au cours de son mandat qu’il réussit à obtenir des fonds pour les écoles des Sœurs de la Charité et propose de changer le nom de la ville à Ottawa. En 1852, il est élu commissaire d’école, puis le 29 janvier 1853 il est nommé un des vingt membres du conseil du nouveau Bytown Mechanics’ Institute and Athenaeum. En 1855, il est élu syndic des écoles avec le D’ J.-T.-C. Trottier de Beaubien, président de la Société Saint-Jean-Baptiste.

Le 3 avril 1856, il est nommé capitaine de la compagnie de milice n° 2 (2es carabiniers) d’Ottawa [Second Rifle Company]. Joseph-Balsora Turgeon siège également comme conseiller municipal d’Ottawa en 1862 et il obtient en 1863 un système d’écoles séparées à Ottawa. Il est inspecteur des licences en 1866 et dans les années 1870, J.-B. Turgeon est agent général d’une compagnie sur la rue Rideau.

Il est fait chevalier de l’Ordre de Saint-Grégoire le Grand pour sa contribution à la cause des écoles séparées. Marié en premières noces à Mary Ann Donohue le 27 octobre 1841 à Notre-Dame d’Ottawa, et en deuxièmes noces à Marie Elizabeth Ménard le 10 juillet 1881 dans le comté de Pembroke, il est père de quatre enfants, deux fils (Charles, Georges) et deux filles. Joseph-Balsora Turgeon meurt à Hull, Québec, le 17 juillet 1897 à l’âge de 87 ans. Avant sa mort, il était propriétaire d’un magasin de musique à Hull. Il est inhumé au cimetière Notre-Dame d’Ottawa.

Les premières réunions de l’Institut auront lieu chez Isidore Champagne, rue Dalhousie, en présence de Mgr Guigues, l’évêque de Bytown et quelque temps après à l’Hôtel du Castor jusqu’à l’été 1853.

C’est dans la région d’Ottawa et dans l’Est ontarien, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, qu’on assiste aux premières représentations théâtrales de langue française en Ontario. Ce sont des troupes amateures comme le Cercle dramatique de l’Institut canadien-français d’Ottawa (1852-1948) qui permettent à l’activité théâtrale de se développer.

En 1857, parmi les premières pièces de théâtres jouées à Bytown (Ottawa), on trouve le Bourgeois gentilhomme de Molière au cercle dramatique de l’Institut canadien-français d’Ottawa.

1853
Nouveau local de l’Institut dans la caserne des pompiers, rue Cumberland, entre les rues Clarence et Murray.

Turgeon est successivement échevin, puis maire de Bytown en 1853. Il est le premier francophone à occuper le poste de maire en Ontario, de janvier 1853 à janvier 1854.

Pièce théâtrale jouée à l’Institut par des étudiants du collège Saint-Joseph : Duvert, Augustin et Lauzanne de Vauroussel, Prosper et Vincent (1853), vaudeville en deux actes.

1854
L’Institut emménage à la salle du marché By, rue George.

1856
Le 9 février, il fut décidé que la constitution et les règlements seraient enregistrés selon la loi. La devise est « Le travail triomphe de tout ».

Cercle littéraire est renommé « Institut canadien-français de la cité des Outaouais » et création de sa première bibliothèque contenant 82 volumes en français et 59 volumes en anglais.

L’Institut déménage dans son nouvel immeuble situé sur la rue King Edward.

Le 30 août Sir Richard William Scott vend à l’Institut un lot sur la rue Park adjacente à la rue du Roi au prix de cinq shellings. M. Pierre Marier passe le titre de l’autre lot sur la rue Park adjacente à la rue du Roi à l’institut pour cinq shellings.

M. Turgeon, fondateur de l’institut, propose que l’institut s’occupe de la question des écoles séparées; il fait un bon discours sur le sujet. C’est peut-être lui qui a le plus efficacement agité les esprits dans Ottawa et les environs pour la revendication de ce droit si légitime, mais qu’il était si difficile de faire reconnaître dans le Haut-Canada.

1857
Au mois de mai, l’Institut se transporta du Marché dans le nouvel édifice de la rue du Roi. Aussi, quel ne fut pas le crève-coeur de ses chefs, lorsqu’ils leur fallut constater que le changement de localité menaçait d’anéantir de si belles et si justes espérances. La rue du Roi était un désert. Tant que dura la saison d’été, il n’y eut pas trop de plaintes, mais quand vint l’automne avec son cortège de pluies, temps froids, avec ses chemins détrempés, le courage abandonna les plus solides. On entreprit de se replier sur le centre de la population.

Le 26 novembre, il fut résolu d’accepter l’offre bienveillante de Mgr Guigues et d’aller s’établir dans l’ancien édifice du collège Saint-Joseph au coin des rues Sussex et de l’Église. Tout reprit son cours accoutumé, sauf que l’Institut n’était pas logé chez lui.

En 1857, parmi les premières pièces de théâtres jouées à Bytown (Ottawa), on trouve le Bourgeois gentilhomme de Molière au cercle dramatique de l’Institut canadien-français d’Ottawa.

1858
Collections de 71 livres illustrés reçus de l’empereur Napoléon III.

L’histoire de la presse d’expression française en Ontario remonte à plus de cent cinquante ans. C’est en effet le 20 mai 1858 que la province voit apparaître un premier journal de langue française. Il s’agit de l’hebdomadaire Le Progrès, d’Ottawa, fondé par quatre membres de l’Institut canadien-français d’Ottawa: Georges Carrière, Pascal Comte, Guillaume Demers et PIERRE ST-JEAN (voir notice ci-dessous). C’est A. L. Malhiot qui en est le rédacteur. Le Progrès ne paraît que pendant six mois.

Le Progrès. Organe des populations franco-canadiennes d’Ottawa. Le Progrès entend servir les intérêts des Canadiens français d’Ottawa et être « l’écho fidèle de leurs sentiments nationaux et religieux ; le défenseur de leurs droits ». Il se donne donc pour but la conservation de la nationalité canadienne-française, le combat en faveur de la religion catholique, l’expansion du goût de la lecture et la formulation de conseils destinés aux compatriotes qu’il invite « à s’aimer, s’unir et devenir meilleurs ». Le Progrès est publié hebdomadairement par une compagnie de douze Canadiens français qui en sont également les propriétaires (Dr Pierre Saint-Jean, Georges Carrière, Guillaume Demers, Pascal Comte), tous sortis de l’Institut canadien-français d’Ottawa. Le rédacteur en fut A.-L. Mailhot. Le journal aborde des questions politiques, littéraires, scientifiques, agricoles et d’information générale. Les informations viennent . Canada, des États-Unis et de l’Europe.

Alors que les nouvelles religieuses occupent toujours la première page, les suivantes contiennent, entre autres, les nouvelles locales et la revue des journaux. Les principaux thèmes visés concernent « les immenses et magnifiques contrées qu’offre à la colonisation, la vallée de l’Ottawa ; l’exploitation des plus belles forêts du monde et des mines de fer, les plus riches de l’Amérique ; de la capitale aux principaux entrepôts de commerce sur le S[ain]t-Laurent et les Grands Lacs ; l’agrandissement [des] canaux ; l’ouverture des grands chemins dans les nouveaux townships ». L’exemplaire du 8 décembre 1858 est le dernier numéro consulté, mais il semble avoir continué à paraître ensuite. En ne comptant ni La Gazette française, un journal bilingue publié à Détroit (Michigan) en 1825 et donnant des nouvelles intéressant Sandwich, ni le journal qui parut au début de 1858 à Toronto, pour suivre les nouvelles de la session parlementaire, on peut considérer, Progrès comme le premier journal de l’Ontario français.

Pierre Saint-Jean ou Pierre St. Jean, né le 3 septembre 1833 à Bytown en Ontario et mort le 6 mai 1900 à Ottawa, est un médecin et homme politique franco-ontarien. Pierre-Saint Jean étudie la médecine à l’université McGill de Montréal. Il obtint son diplôme de docteur en 1855. Il pratiqua la médecine à Saint-Denis-sur-Richelieu au Québec où il se maria, mais sa femme mourut en couche en 1857. Il partit alors s’installer à Ottawa. Il fut l’un des trois médecins francophones du futur hôpital d’Ottawa fondé par Élisabeth Bruyère et les Sœurs grises.

Il fonde avec le maire francophone de Bytown (devenu peu après Ottawa) Joseph-Balsora Turgeon une société littéraire de langue française l’Institut canadien-français d’Ottawa. En 1874, il fut le premier député francophone de l’Ontario à siéger à la Chambre des communes du Canada représentant la ville d’Ottawa. En 1882 et 1883, il devint maire d’Ottawa. Après son mandat de maire, il continua à travailler à l’hôpital d’Ottawa jusqu’en 1898. Pierre Saint-Jean meurt le 3 septembre 1900 dans sa ville natale d’Ottawa.

1859
Comme il fallait se procurer une salle pour admettre le public, il fut décidé le 14 avril de louer de nouveau le local du marché By, rue York (ou Sussex ?) au prix de soixante piastres par année pour être définitivement installé le 4 juin. Enfin, les soirées publiques sont reprises.

1860
La bibliothèque de l’Institut compte au-delà de 600 volumes. Le 15 mars l’Institut prit l’initiative de la fondation d’un journal en langue française, qui parut de bonne heure cet automne. C’était le Courrier d’Outaouais. Médéric Lanctôt acquit le journal en 1875 et le transporta à Hull. Il l’utilisa pour entreprendre une guerre à mort contre certains employés et membres du conseil municipal de cette ville, et devenait l’homme le plus populaire de Hull. Encore une fois, il avait frappé la veine populaire ; on ne jurait que par Lanctot ; il faisait mettre à la porte les conseillers et employés municipaux, les remplaçait par des hommes qui lui étaient dévoués ; était nommé avocat de la corporation, et imposait en toutes choses ses volontés.

1862
Un grand malheur arriva le 20 janvier. Le marché By fut consumé par le feu, et avec lui une grande partie de la bibliothèque, près des trois cents volumes et tout le mobilier de l’immeuble de la rue York, évalué à deux cent cinquante piastres (non assuré). En attendant mieux, les membres se réfugièrent dans le troisième étage de la maison nouvellement construite en face de l’évêché, à raison d’un loyer de quarante piastres.

Sans perdre de temps, le mobilier indispensable fut acheté, l’édifice de la rue du Roi a été transporté sur la rue Sussex, angle Saint-Patrick. Plus de dettes et trois piastres dans le coffre.

L’édifice de l’Institut canadien-français, rue King en face de la rue Guigues; il fut transporté pièce par pièce au 396 rue Sussex (1862-1876) en face de la cathédrale Notre-Dame, angle Saint-Patrick, en 1862; à noter, la glacière à droite.

1865
L’institut est constitué en corporation. Loi adoptée le 19 juillet, sanctionnée le 18 septembre.

1867
Pièce théâtrale jouée à l’institut : Marquet,Armand Delbès et X., Jeanne la maudite (1867) transformée en Jean le maudit ou Le fils du forçat, drame en trois actes et un prologue, arrangé spécialement pour Cercles de jeunes gens par J. G.W. McGown (rangée du bas au centre de la photo).

1870
Stanislas Drapeau fonde l’œuvre du Cercle des familles. Chaque dimanche, on offre musique, chant, et théâtre.

Célébration du premier souper d’huîtres à l’Institut qui continue de nos jours. La fête des huîtres est aux Canadiens français d’Ottawa ce qu’est le dîner du Lord Maire aux Anglais de Londres, une affaire nationale et internationale. L’internationalisme consiste en ce que ministres fédéraux, sommités civiques, présidents des sociétés sieurs, étrangers de marque, de passage à Ottawa y sont invités et s’y rendent.

Tout comme à Londres, on y boit et l’on y mange. Mais des huîtres comme les malpèques, les caraquettes et le bouctouches, je dirai avec la chanson: « Ils n’en ont pas en Angleterre » et bien mieux que chez le Lord Maire, puisque nous nous amusions.

1876
Construction d’un édifice majeur de 3 étages au 20 rue York à Ottawa, avec théâtre pouvant accueillir 700 personnes. Un coffret de zinc hermétiquement fermé fut déposé dans la pierre angulaire. Il renferme les notes et renseignements les plus exacts que l’on a pu se procurer sur le passé de l’institut.

L’immeuble de pierres de style Second Empire qui abrite l’Institut canadien-français d’Ottawa a été construit en 1876. L’Institut avait pour fonction de promouvoir les lettres, les arts et les sciences chez les Canadiens français. L’Institut payait les frais de scolarité des jeunes collégiens du Collège de Bytown (devenu aujourd’hui l’Université d’Ottawa).

1877
Affiche d’une grande soirée musicale et dramatique organisée par le Comité de construction du nouvel édifice de l’Institut canadien-français d’Ottawa, 19 juin 1877. Programme d’une grande soirée musicale et dramatique organisée par le Comité de construction du nouvel édifice de l’Institut canadien-français d’Ottawa (rue York), 19 juin 1877.

L’institut célèbre son 25e anniversaire d’existence et inaugure son nouvel édifice sur la rue York.

1881
Comme il arrive souvent à l’enthousiasme qu’on avait vu quelques années auparavant, lorsque nous étions pauvrement logés, secouer la population canadienne jusqu’à lui faire opérer de grandes choses, avait succédé une indifférence, une apathie presque universelle, maintenant que nous avions pignon sur vue et que nous logions dans un hôtel somptueux. Personne n’allait plus guère à l’Institut, excepté la vieille garde. Plusieurs causes avaient contribué à en éloigner le public. D’abord, la politique s’y était glissée par la porte d’à côté.

Personne ne voulait de la présidence. Finalement, c’est Pascal Poirier qui prit les règnes de l’Institut et la fit grandir parmi les Canadiens français d’Ottawa.

1882
L’évènement particulier le plus considérable qui se soit passé à l’Institut est, sans contredit, le Cours d’histoire que fit Benjamin Sulte durant l’hiver et qu’il a publié ensuite sous le titre d’Histoire des Canadiens français. Le tout Ottawa remplissait la salle de l’Institut, les jours de son cours d’histoire.

Vers 1870, M. Suite commença une série de cent vingt-cinq conférences à l’Institut canadien-français d’Ottawa, soit, en moyenne, dix par année. Il avait un bail pour la vie, disait-il.

1887
Incendie majeur de ses locaux de 3 étages rue York. Perte totale. L’Institut déménage dans l’édifice de l’Union Saint-Joseph d’Ottawa, puis au 457, rue Sussex.

1893
L’Institut s’installe dans l’Édifice Boydon, 524-526-530, rue Sussex

1897
Il meurt à Hull (Québec) le 17 septembre 1897 à l’âge de 81 ans. Au moment de son décès, Monsieur Turgeon était propriétaire d’un magasin d’instruments de musique à Hull. Il repose au cimetière Notre Dame au 455 chemin de Montréal, Ottawa, Ontario. Section X Lot 1742

Ce monument a été érigé par les membres de l’institut canadien-français d’Ottawa dans le cadre du 150e anniversaire de l’institut en l’année 2002.

L’acte de décès (dernière entrée du manuscrit)

1898
L’Institut déménage au 150 Rideau dans l’immeuble de la Banque Provinciale.

1902
L’Institut s’installe dans l’édifice de l’Union Saint-Joseph d’Ottawa, rue Sussex ou 325 rue Dalhousie et célèbre son 50e anniversaire.

1904
Les locaux sont endommagés par un incendie le 15 février.

1906
L’Institut déménage au 113 rue George angle Dalhousie, dans l’édifice du Monument national.

1908
L’Institut accueille son premier président d’honneur, Sir Wilfrid Laurier.

Wilfrid Laurier, né Henry Charles Wilfrid Laurier le 20 novembre 1841 à Saint-Lin-de-Lachenaie (actuel Saint-Lin–Laurentides) au Québec et mort le 17 février 1919 à Ottawa en Ontario, est le septième premier ministre du Canada, poste qu’il occupe du 11 juillet 1896 au 7 octobre 1911. Il est le premier Québécois à accéder au poste de premier ministre canadien.

1912
Soixantième anniversaire de l’institut canadien-français d’Ottawa, le 17 novembre 1912. Sous la présidence d’honneur du très Honorable Sir Wilfrid Laurier.

1913
L’Institut change de local, cette fois au théâtre Princess, 158 rue Rideau, angle Dalhousie.

1918
L’institut quitte le théâtre Princess pour ses nouveaux locaux dans l’édifice du Monument national, 113 rue George, angle Dalhousie.

1920
L’Institut s’installe dans l’édifice de la Banque de Nouvelle-Écosse au 123 rue Rideau, angle Wlliam le 8 avril.

Maurice Morisset, membre et président de l’ICFO de 1926 à 1928, il est un membre fondateur de l’Association technologique de langue française d’Ottawa, aujourd’hui Association des traducteurs et interprètes de l’OntarioFondation de l’Association technologique de langue française d’Ottawa.

L’Association des traducteurs et interprètes de l’Ontario (ATIO) est l’aînée des sociétés de traducteurs, interprètes de conférence, interprètes judiciaires et terminologues au Canada. En effet, c’est en 1920 qu’était fondée l’Association technologique de langue française d’Ottawa. Constituée en société en vertu de lettres patentes du gouvernement de l’Ontario en 1921, l’Association a adopté son nom actuel en 1962. Elle est également la première association de traducteurs du monde dont les membres agréés jouissent légalement de la reconnaissance professionnelle.

1922
Incendie dans une des salles de l’Institut le 16 mai.

Maurice Morisset, auteur, chansonnier, folkloriste et traducteur fonde et dirige «Les Annales» 1922-1925 de l’Institut canadien-français d’Ottawa dont il est nommé membre à vie et membre du Cercle littéraire de l’Insitut. Une des premières revues de langue française en Ontario. Cette publication de l’Institut canadien-français d’Ottawa est une « revue mensuelle offrant à une élite un choix d’articles intéressants et variés, revue qui serait l’expression de notre goût, de notre pensée et de nos travaux, agent à la fois de propagande et de liaison intellectuelles ».

Son programme, énoncé au tout début, vise à protéger son caractère national, français et catholique. Il vise également à propager une meilleure pensée franco-canadienne. La revue s’intéresse au domaine des lettres, de l’histoire, des sciences et des arts. Mais elle se tient à l’écart de la politique partisane. Le lecteur y trouve des chroniques, dont celle de l’Association technologique de langue française et celle des pages féminines intéressant les femmes, par le biais d’une correspondance entre Jacques et Berthe. Mises à part ces chroniques, la revue renferme des articles complets et recherchés, de la poésie et des nouvelles littéraires.

1928
L’institut fête son 75e anniversaire le 11 février.

Dans une causerie donnée en 1928, Napoléon Mathé, fonctionnaire de carrière et musicien à ses heures, passa en revue ses soixante ans à l’Institut. Voici comment il décrit le théâtre, tel qu’il existait entre 1867, l’année qu’il est devenu membre, et 1877, lorsque l’Institut déménagea de la rue Sussex à la rue York:

«La salle de l’Institut, proprement dite, était large d’une trentaine de pieds et haute d’une vingtaine, du plancher aux poutres sur lesquelles s’appuyait le toit en mansarde. Elle pouvait contenir quatre cents personnes2 à peu près, en comptant une petite galerie, en arrière, qui logeait une cinquantaine de sièges. À un bout de la salle, faisant face à la galerie, une estrade, de quatre ou cinq pieds de hauteur, était pourvue, de chaque côté, de coulisses étroites et offrait une scène d’une douzaine de pieds de largeur et d’à peu près la même profondeur. Comme vous le voyez, ce n’était pas la scène de « l’Hippodrome » de New York. » Le théâtre à Ottawa 1870-1880

1934
Premier tournoi annuel de golf de l’Institut.

1936
La façade de l’Institut canadien-français d’Ottawa, alors situé au 123 rue Rideau, Ottawa, [1936 ou 1937].

Intérieur de l’Institut canadien-français, alors situé au 123 rue Rideau, Ottawa, [1936 ou 1937].

1940
Lancement de la Rigolade des dindes.

1953
L’Institut célèbre son 100e anniversaire les 11-13 juin.

1956
L’Institut emménage dans son propre édifice, l’ancien édifice McCoy au 316 rue Dalhousie, angle York le 31 janvier.

1965
L’entourage francophone de l’institut fut sérieusement modifié à partir du milieu des années 1960. La ville d’Ottawa, le gouvernement provincial et la Commission de la capitale nationale (CCN) s’allient et imposent des changements drastiques aux résidents de la paroisse Sainte-Anne sous prétexte d’embellir la capitale du Canada. Le secteur à majorité francophone présentait certes un niveau de pauvreté plus élevé que les autres quartiers de la ville, mais le sentiment de communauté y semblait inversement proportionnel.

Nombreuses résidences du secteur présentaient un niveau de salubrité douteux et quiconque avait à cœur l’image de la ville d’Ottawa savait que quelque chose devait être fait. Nul doute que les intentions des trois paliers de gouvernement étaient bonnes, mais force est de constater que le trio gouvernemental a failli lamentablement et que la Basse-Ville ne s’est jamais remis du renouveau urbain à la sauce 1970.

Au lieu de s’attaquer au problème à petite échelle et opter pour une approche plus organique, le gouvernement implémenta sa solution avec des expropriations massives et une reconfiguration complète du secteur.

1976
Petit incendie survient dans la bibliothèque et une partie du salon l’Escalade, endommageant quelques journaux et une murale en décembre.

1977
L’Institut célèbre son 125e anniversaire le 31 décembre.

1996
L’Institut centralise ses activités au 2e étage du 316 Dalhousie en juillet. Le premier étage est loué à deux commerces. Les revenus de loyers sont utilisés pour garantir l’avenir économique de l’Institut et offrir plus activités gratuitement à ses membres.

2002
Célébration du 150e anniversaire de l’Institut.

2006
Membre de l’institut et chercheur, M. Jean Yves Pelletier, lance le 9 novembre 2006 son livre : « L’Institut canadien-français d’Ottawa (1852 à 2002) : survol historique et biographies des patrons, des présidents d’honneur et des présidents, suivis d’une liste alphabétique des membres» dans les locaux de l’ICFO, devant plus de 150 personnes.

«J’ai découvert plusieurs jalons marquants de notre histoire franco-ontarienne et je m’étonne que ces faits soient encore très peu connus, non seulement du grand public, mais de la communauté des chercheurs», raconte l’historien et chercheur Jean Yves Pelletier

BIBLIOGRAPHIE
Origines de L’Institut canadien-français d’Ottawa , Séraphin Marion
25e anniversaire de l’institut canadien-français 1852-1877 , Benjamin Sulte
Institut canadien-français d’Ottawa – Reminiscences 1908 , Pascal Poirier
Centre de recherche en civilisation canadienne-française, uOttawa
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, BAnQ
Le Réseau du patrimoine franco-ontarien
Archivescanada.ca
Musée virtuel du patrimoine franco-ontarien
Recherches théâtrales au Canada
Les monuments de la francophonie d’Ottawa
Bytown.net, A Digital History of Eastern Ontario and Western Quebec
Dictionnaire biographique du Canada
Érudit, accès numérique à la recherche et à la culture francophone
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